Prise de terre
Allée d’arbres, Odilon Redon (1840-1916)
Quand à l’occasion d’un événement inattendu ou à l’arrivée de bonnes nouvelles après une longue période de questionnements, nous voyons s’accomplir enfin une transformation attendue et préparée, nous nous trouvons alors dans un état qui trouble notre sommeil de mille choses à penser, à réfléchir, sans pour autant nous priver de cette énergie qui nous fait passer à l’action dans la journée.
Au milieu de cette belle agitation, n’oublions pas de rester connectés à notre prise de terre, de laisser un peu d’espace et de temps pour le « rien », de réserver des moments mêmes brefs dans nos journées, pour rester au contact du présent : quelques minutes pour dormir, respirer, marcher, admirer le paysage de notre trajet quotidien, sentir l’air sur notre peau, goûter la chaleur du rayon de soleil entre deux averses, écouter le chant des oiseaux ou simplement le battement de notre cœur.
Il est toujours utile de nous brancher sur la prise de terre qu’est notre corps et que sont nos sens pour garder le contact avec ce qui habite au fond le mouvement dans lequel nous nous sommes engagé·es, et goûter le présent, le lien vivant entre un passé qui se clôt et un avenir en émergence.