Le point d’équilibre de la présence
Bord de Seine à Argenteuil, Gustave Caillebotte (1848-1894)
Sommes-nous plus présent dans une position d’écoute attentive et d’accueil de ce qui vient ou dans celle où nous nous exprimons par le mouvement ou la parole en toute authenticité ? Ces deux attitudes nous semblent être des incarnations de la présence sous leurs formes yin et yang.
Les écueils de la présence sont autres.
Nous pouvons connaître un état avec trop peu de présence à cause de notre état interne : notre ennui, notre fatigue, un état dépressif, la perte de sens, un deuil… Ou alors à cause de notre désintérêt dans la relation à l’autre qui amène à de l’apathie, une démotivation, du cynisme, un trop grand détachement ou désengagement de notre part.
Une barrière toute aussi importante se dresse quand toute notre énergie est mobilisée ailleurs. Que ce soit à cause de notre état interne quand nous sommes passionnés, amoureux, dogmatiques, en surchauffe, en suractivité… Ou lorsque notre engagement dans la relation à l’autre est biaisé aussi bien par notre sympathie, attirance, trop grande bienveillance à son égard que par notre antipathie, jugement ou préjugés.
Etre pleinement présent, ouvert dans la relation à l’autre est un point d’équilibre délicat entre ces deux polarités – où nous pouvons être en pleine empathie sans se laisser déborder par nos propres émotions, où nous pouvons être en pleine écoute sans laisser cours à nos jugements, où nous pouvons être physiquement et énergétiquement en contact à la bonne distance et capables de nous ajuster au fil de l’eau.